Le nom des rues en Occitan à Toulouse

 

 Le nom des rues en Occitan à Toulouse

 En vous promenant dans les rues du centre historique de Toulouse
Principalement entre la Garonne et le Canal du Midi,
Vous serez peut-être intrigués de voir
Le nom des rues dans une langue latine que vous aurez du mal à déterminer.
En effet, sous les plaques émaillées donnant le nom de la rue en français,
Se trouve une autre plaque reprenant le nom en
Occitan avec parfois des détails supplémentaires
Sur l’histoire de la rue ou de celui qui lui a donné son nom.
L’Occitan, cette belle langue oubliée, était parlée auparavant dans presque tout
Le sud de la France, et même au delà.

 La rue de la Pomme à Toulouse tient son nom de l’auberge de la Pomme qui avait son enseigne au n°40


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La plaque en occitan donne plus d’indications sur le Baron Guillaume de Bellegarde qui a donné son nom à la rue.

rue Guillaume Bellegarde, Maire de Toulouse en 1807

Quartier Saint-Sernin 

Rue des Teysseires jusqu’en 1850, cette rue du centre ville avait porté auparavant les noms de Cahors et des Tisserands.
Lors de la Révolution elle devint rue « Ça Ira » selon un air bien connu alors…
Son nom actuel lui vient du baron Guillaume de Bellegarde qui avait été élu maire de Toulouse de 1806 à 1811 et de 1818 à 1823. Il possédait son hôtel particulier dans cette rue.
Mais cette attribution ne fit pas l’unanimité de la part de quelques Toulousains qui lui reprochaient : «Quant à Bellegarde, qui a été tour à tour bonapartiste et royaliste, on le substitua à l’étiquette de la rue des Tisserands, dont la corporation avait plus que lui honoré la ville». Alors opportuniste Bellegarde ? Il avait offert à Napoléon, en 1911, le précieux manuscrit conservé à Toulouse : «L’Evangéliaire de Charlemagne». Ses détracteurs reprochaient à Bellegarde d’avoir gardé si mal un des plus rares trésors de la Ville rose !

rue du Rempart Villeneuve , Toulouse, 31

Quartier Victor Hugo/Wilson

Ici le nom Occitan est plus court. Escorsièra signifiant à peu près chemin sous les remparts ou chemin de ronde. Toutes les rues situées sous les remparts de Toulouse portaient le nom de Escorsiéra.

La porte Villeneuve et ses remparts furent détruits au XIXéme siècle au profit d’une place ovale portant aujourd’hui le nom de place Wilson

 

 

Rue des pénitents gris, quartier Saint-Sernin/ rue du Taur Le 

Le quartier Saint-Sernin était le quartier du « savoir », de l’Université, mais aussi le quartier latin  car à l’Université les cours étaient donnés en latin

C’est dans cette Rue du Poids de l’huile à Toulouse que se trouvait la Maison de l’Enclos où étaient pesées les denrées alimentaires entrant en ville, et tout particulièrement les huiles.

Quartier Capitole, Toulouse

Et voici un nom américain et sa traduction en occitan !

Quartier Saint-Sernin
Rue des trois renards, à l’angle du Musée saint-Raymond, musée des antiques de Toulouse

 

Rue Croix-Baragnon, quartier Saint-Etienne
Une des rue les plus ancienne de Toulouse.
Une légende prétend qu’un sieur Baragnon habitant du quartier aurait été exécuté pour le crime d’un ami. Les véritables assassins ayant été arrêtés quelques jours après , une croix expiatoire fût élevée ici. Cependant il est plus probable qu’une croix fût placée ici vers 1130 pour délimiter le territoire compris entre la rue Croix Baragnon actuelle et le tribunal de la place du Salin   – Toulouse

               Les plaques de rue sont posées sur des murs de briques.
La brique est présente partout à Toulouse d’où son nom de ville rose

 


 

Rue Fourbastard, quartier des Carmes.
C’est qui ce « Bastard » ?
L’histoire des rues

C'est qui ce Bastard ?

C'est qui ce Bastard ?

Mais qui a donc donné son nom au four Bastard ? Cette rue, du centre historique de la ville rose, rappelle-t-elle la mémoire d’un homme ou bien véhicule-t-elle un qualificatif ? En effet, pour certains, ce «bastard» ou plutôt «castard»signifierait «commun». Pour d’autres, en revanche, il s’agirait de Bastard, le nom d’un homme. Alors four commun ou de Bastard ? La question reste ouverte. Le vieux nom occitan de cette voie publique est «carreria Furni Bastardi». A l’instar, peut-être de Bastard, les fours appartenaient à des particuliers, des communautés religieuses ou par la ville. Leur utilisation par les Toulousains qui voulaient y cuire leur pain était bien entendu sujette au paiement d’une redevance. Si au XVe siècle, 25 fours étaient attestés, leur nombre allait considérablement varier. Comme les fontaines et les puits ; ils étaient un lieu de convivialité et d’échanges.

 

Rue des Gestes, quartier Capitole.

Les Gestes étaient une riche famille de Toulouse. Leur demeure était située derrière l’actuelle place du Capitole. Des membres de cette famille furent Capitouls, conseillers municipaux aux pouvoirs plus importants que maintenant. 

Pour continuer à mieux faire connaitre l’Occitan, et peut-être réveiller cette belle langue inconnue, les catalogues d’expositions des musées toulousains sont maintenant publiés dans une édition bilingue : le français et l’Occitan.

Rue du Canard, à Toulouse : ce nom en français provient de la déformation de l’ancien nom occitan, carrefour de Cagnard, nom d’un Capitoul.

 

Grasaliers ou Tornejaires ?
L’histoire des rues

Grasaliers ou Tornejaires ?

Grasaliers ou Tornejaires ?
Grasaliers ou Tornejaires ?

La rue des Tourneurs (sur bois) pourrait faire tourner la tête des chercheurs. L’une des plus anciennes indications de rue de Toulouse, en pierre et datant de l’époque des capitouls, la nomme rue des Grasaliers. La récente plaque en occitan en fait la rue des Tornejaires…

 Selon l’historien Pierre Salies, le grasal, grésal voire grasau est une auge (en bois à l’origine) pour laver la vaisselle. Le grasalo, plus grand, permettait de se laver les pieds. Des artisans fabriquaient ces instruments dans cette rue. Outre les grazaliers, les armuriers et les pourpointiers, les tourneurs y étaient également présents en nombre. C’est donc la traduction de tourneurs (tornejaires) qui a prévalu pour la nouvelle plaque de rue au détriment du vieux nom de grasaliers. En fait, avant le percement de la rue de Metz, les grasaliers avaient disparu et la rue était toute entière aux mains des tourneurs et des fabricants de souliers d’enfants…

Une rue qui a du chien

Une rue qui  a du chien
Une rue qui a du chien

Dans le quartier des Arènes, voici une plaque de rue qui n’a pas besoin d’être traduite en occitan ! Elle est déjà écrite dans la langue des troubadours. Mais, en revanche, peut-être aurait-elle besoin d’une traduction pour être comprise par les Français ? Car face à Négogousses ils pourraient penser « gousses » et « négo » qui serait une forme de néo. Les nouvelles gousses, en perspective, avec un arrière-goût de printemps ! La réalité est moins primesautière… En occitan le « négo » signifie « noie » et les « gousses » sont les chiens. La traduction française de cette voie publique, tracée en 1883, donnerait « rue des chiens noyés ». Avouons que « Négogousses » est plus agréable à l’oreille. Cette rue reçut officiellement son nom en 1947. Il provenait d’un lieu-dit entre la Cépière et la gare Saint-Cyprien. Mais la « carreyrila de Negagossa » fut aussi le nom d’une rue du centre de Toulouse qui s’appelle maintenant rue de Rémusat !

(Christian Maillebiau)

La place du Peyrou au cœur de l’histoire

La place du Peyrou au cœur de l'histoire

La place du Peyrou au cœur de l'histoire
La place du Peyrou au cœur de l’histoire

Connue dès le XIIe siècle, la place se niche derrière la basilique Saint-Sernin, à deux pas de l’université Toulouse 1 Capitole. Ses terrasses invitent à la pause, loin de la foule.

Située dans le centre historique de Toulouse, au carrefour des rues des Lois, des Salenques, Emile-Carthailac et Albert-Lautmann (qui fut le directeur du musée Raymond IV, juste à côté), la petite place du Peyrou se niche derrière la basilique Saint-Sernin. Son existence est antérieure au XIIIe siècle, puisque le croisement était connu dès le XIIe siècle sous le nom de « place des Puits-de-la-Cadène » – ce n’est que cent ans plus tard que la place héritera de son appellation actuelle. Celle-ci est d’ailleurs tout aussi difficile à retracer. Il semble que le nom de « Peyrou » (pierrière en occitan) désignait celui de tout le quartier au Moyenâge et indique l’exploitation du gravier. « Peïrou » désigne quant à lui un banc de pierre. On peut rapprocher le mot « peyrou » à « perron » : c’est sur un perron que les cochers s’asseyaient en attendant leur maître parti assister à la messe de Saint-Sernin. Tout cela est bien loin, et seules les bâtisses de brique rouge rappellent les siècles passés. Aujourd’hui, la place du Peyrou ne compte que quelques commerces : un salon de coiffure, le célèbre « Café des Facultés », qui attire la clientèle estudiantine des universités voisines, un pub, le George and Dragon », un chouette restaurant, le Rond de serviette,( que je recommande régulièrement à mes hôtes), un petit magasin d’alimentation, un salon de thé chinois… et trois enseignes de photocopies, tout aussi prisées par les étudiants alentour. Minuscule et souvent ensoleillée, la place n’est pas de celles auxquelles on se rend à dessein, mais sa situation, entre la basilique, Arnaud-Bernard et la Garonne, invite à y faire une pause en terrasse. Un moment de détente ou de lecture loin de la foule. Rien n’est plus charmant que s’y arrêter pour boire un café et deviser avec les habitants du quartier sous les premiers rayons du soleil. C’est (presque) le Pérou…

(source La dépêche du Midi) journal d’informations locales de Toulouse et sa région

Quand Merly devient Merlin

L’histoire des rue :Quand Merly devient Merlin

Quand Merly devient Merlin

C’est un nom bien moderne que celui d’une bien ancienne voie reliant Saint-Sernin à la porte de Pouzonville, aujourd’hui disparue. Merly, nous indique heureusement la plaque traduite en occitan, en ajoutant son prénom Joseph, était un baryton toulousain. Son art était tellement consommé qu’il se produisait à Paris (Théâtre des Italiens), à Naples, à Berlin ! Il fut nommé directeur du théâtre du Capitole en 1882. C’est en 1897 que son nom fut attribué à cette rue. A l’origine, elle s’appelait Plani Vitalis Guillelmi voire Vidal Guilhem. Elle allait devenir, dès le XVe siècle, la carriera del Vent qui allait se démultiplier pour devenir rue des Treize-Vents. Pas un de moins ! Mais si la plaque du bas peut nous faire penser que l’occitan renseigne bien mieux que le français, la traduction de Merly en Merlin pourrait induire certains étourdis en erreur. Il existe en effet une rue Merlin (Paul) à Toulouse…

Voici un petit plus,  grâce aux recherches de Monsieur Christian Maillebiau , journaliste à la Dépêche du Midi :

Au plaisir de…Dieu

L’histoire des rues

Au plaisir de...Dieu

Au plaisir de...Dieu
Au plaisir de…Die

Entre le canal du Midi et l’allée Frédéric-Mistral se situe la rue Monplaisir. Elle perpétue le nom d’un ancien domaine créé là, au XVIIIe siècle. Il était articulé autour d’une petite «folie», maison de villégiature et de réception. Ce charmant pavillon, décoré à la mode de Louis XV, avec ses mascarons en clef et ses terres cuites, était découvert, par les Toulousains de Toulouse, le 30 novembre 1929. Une visite in extremis, car la belle folie était vouée à une démolition programmée. En effet, la brasserie Montplaisir (avec un t central) qui s’était installée à côté et devait être agrandie. M. Cadenat, son administrateur, promis de faire envoyer les terres cuites décoratives au musée du Vieux-Toulouse. Et tint parole. Outre la fameuse bière Montplaisir, le nom de Monplaisir (sans t) allait être connu des lecteurs des jésuites toulousains qui avaient installé leur maison d’édition au n° 9, de la rue Monplaisir. Sans y voir malice…

Une voie qui a de l'esprit

Une voie qui a de l'esprit

Débutant place du Capitole pour se terminer place du Peyrou… devant la fac de droit. La rue de des Lois a reçu ce nom à l’époque des capitouls car cet itinéraire longeait, déjà, des écoles de droit.C’était le quartier latin de Toulouse. Elle s’appelait alors la carrièra scholarum legum, pour devenir Las Leys puis, plus tard, des Loix. Au XVe siècle elle avait même porté le nom de rue Hugonis-Albigerii (voire Alberguerii) et Grande-rue de l’Esquile au XVIIIe siècle. La Révolution l’a baptisée rue des Zélés. Redevenue rue des Lois, en 1881. 

A l’heure actuelle cette rue comporte plusieurs librairies spécialisée en droit et les codes de lois s’étalent dans leurs vitrines. Comme quoi même de nos jours cette rue porte bien son nom.

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